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ITHYAALA
1 août 2017

Les gens qui font mon village: fifine ouabass

Paulette,la Française de Tanaqoucht
Dda Lahcene abbés, né en 1896, fils de Bachir et de Hamimi Taous du village d’Ighoudhane, le grand petit homme, le caporal d’Allemagne, celui qui faisait de la gestuelle, un mode d’expression, car chez lui, tout se devine dans le geste et le regard, quoique loquace et prolixe, avec beaucoup d’esprit, un remarquable parleur. On le sentait dans son langage, et le prolongement de ses sens, dans le mouvement de son corps, un signe de tête, l’agitation des mains et même dans ses lunettes, il tenait des discours presque poétique pleins de sagesse et d’élégance.il disait des mots justes et qui persuadent. Et comment ne le serait-il pas ? Lui le contremaître et le délégué syndical des travailleurs à l’usine à gaz de France. Son engagement, sa participation active à la vie sociale, politique, et religieuse de son village, attira également l’attention des autorités coloniales une fois de retour à guenzet pour être désigné vice président de la commune de 1953 à 1963. Durant cette période, le petit caporal, s’était totalement engagé sans contre partie, au coté du front de libération nationale et dévoué à la cause algérienne dans son combat pour son indépendance. Sa maison fut un refuge et le quartier général des moudjahidines. Mais en retour à la veille de l’indépendance, il fut menacé par les ennemis de la révolution, il quitta de façon précipitée et définitive son village natal pour s’installer à Alger, fuyant ainsi l’épée de Damoclès qui pesait sur lui. Dda Lahcene, le frère de Belkacem, le mineur de l’Alsace Loraine, d’Abdellah, Mokrane et l’unique sœur Bekka, parti très tôt travailler en France, au environ de 1910, il avait alors 14 ans, et il y resta « sans lever le pied » trente longues années durant et sans donner signe de vie. C’est là qu’il fit la connaissance de sa première épouse, une parisienne du nom de Fernande Renné Terouinard, avec laquelle il à eu deux enfants. D’abord, naquit en 1925, une belle petite fille, grasse,blonde aux yeux bleus, gaie et rieuse, prénommée Paulette et surnommée « Fifine » puis nait un garçon, Mahfoud à son retour au bled vers les années trente(1930). Au pays, Dda Lahcene, sa femme Fernande, et sa fille Paulette qui était alors âgée de sept ans se sont acclimatées à la vie rurale, et Fernande se plaisait énormément et ne tarda pas à embrasser l’islam et devint une pratiquante convaincue, elle avait vécue heureuse jusqu'à sa mort le neuf juillet 1954 à l’hôpital de Bougaa. Elle fut enterrée au carré familial des Abbes au cimetière de Haouche Nith Yacoub à Guenzet. Quelques temps plus tard, Dda Lahcene, prend une seconde épouse, Zid Taous (1918) dite Zaba n’Bouka, avec laquelle il a eu quatre enfants : Mohand Ouamer, Chabane, Nedjma et Karima. Il tire sa révérence le 26 juin 1986, à l’âge de quatre vint dix ans (90), mort, loin de son village, dans l’anonymat le plus total, et sans qu’il soit reconnu par les siens comme militant de la cause nationale. Quand à la petite Paulette, « Fifine » pour les intimes, celle qui raffolait de friandise et de chocolat, désormais appelée Cherifa, parlait couramment kabyle, fière d’appartenir à cette communauté, où elle se sentait utile et parmi les siens , sans jamais songer un seul instant à reprendre attache avec sa ville natale, digne de vivre à la source du naturel et du vrai, même si le monde de la campagne où tout est le prix de la sueur, où le cœur s’endurcit comme les mains à force de peiner. Elle était belle comme la lune, douce et affectueuse avec ses enfants et son voisinage immédiat. Elle ne s’est pas donné trop de mal pour s’adapter, il y avait dans sa nature quelque chose qui semblait s’accommoder assez bien ,tel un moule qui s’emboitait harmonieusement aux caractères à la vie paysanne. Devenue femme,bien belle avec son habit traditionnel « thaqendourth », brodé de dentelles, dans un corps robuste ,des joues roses gonflées, des gros bras ronds sortant des manches, et un regard plein de tendresse, Chérifa épousa Seddik (1917/1990), un membre de la famille des abbés, le fils de Tahar et Hadda Abbes, le cousin germain de dda Lahcene, maçon de profession. Elle donna naissance à quatre enfants : Smaiel(1944), Abdelmadjid (1947), l’actuel muezzin de la mosquée el Qods de Guenzet, le père à Tahar, Brahim, Abdenour, Moufida, Souad et Fouzia. Au défunt Zoubir (1950/1990), l’époux de Bekka Makhlouf, la fille du chahid Mohamed Makhlouf et la sœur de Makhlouf Makhlouf l’ex maire de guenzet. À Zahra(1960), et Nassiba (1967). Paulette, comme par un pur hasard, ou sur un concours de circonstance, trouva la mort en 2003 à Annaba, dans un tragique accident de la route lors de la visite qu’elle rendait à son fils Smaiel. Paulette la Parisienne, la française de Tanaqoucht, l’angélique petite Fifine, Chérifa la kabyle, est partie pour toujours vers sa dernière demeure, rejoindre ainsi les siens, elle avait alors soixante dix huit ans(78), Paix à son âme.
LYAZID OUALI JUIN 2016<
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