25 août 2014
Taklit H'MIDA " extrait du livre "Les gens qui font mon village"
TAKLIT H’MIDA
DU KHÔL POUR TAMAZIGHT
Taklit H’MIDA née en 1922 à Guenzet nith yaala, de son vrai nom Laribi Taklit, épouse Kettal Athmane, fille de Laid(ouhlouche) et de Maada n’kassa, Mère à une fille unique, Sœur à M’barka ou Bekka de Bouzoulith, et Zahra H’mida l’épouse à DDA Ali Um3ouche (Kerma ALI). Était une ardente, une passionnée, et une fervente partisane de la culture berbère, et animée d’un grand enthousiasme pour la cause amazigh.
C’est dans les années quatre-vingt, lorsque Mouloud Mammeri, interdit alors, de conférence à l’université de Tizi-Ouzou sur les poèmes kabyles anciens, qui est à l’origine de la violente répression du mouvement linguistique berbérophone en Kabylie, à Alger, et aussi, dans diverses autres régions de l’Algérie, appelés par la suite les événements du printemps berbère, qui a servi de détonateur, et a permis à Taklit de prendre conscience de la dimension de la culture amazigh et s’engagea corps et âme à défendre et promouvoir tamazight, au détriment de sa vie.
Elle a vécu par la suite, le soulèvement estudiantin de 1986, qui l’a encore marqué au plus profond d’elle-même, en se renseignant auprès des jeunes du mouvement culturel, sur les véritables motivations et les raisons de ce soulèvement. Elle qui n’a guère fréquenté les bancs de l’école, elle savait juste faire une chose, elle s’est spécialisée dans la fabrication de "khôl", une sorte de fard, noir ou gris, utilisé comme cosmétique pour maquiller, ou soigner les yeux. Elle seule,avait le secret de la confection de cette poudre, dont la notoriété dépassait largement les frontières du village.
Petit à petit, elle saisit le sens et l’essence de ce combat, elle finit par comprendre l’importance de son identité et de sa langue maternelle, une langue qu’elle a toujours parlée, il faut retourner à la source disait-elle.
À ce moment, elle adhère, active et commence à militer et à revendiquer à vivre sa berbérité pleinement et totalement, elle s’est manifestée lors de la grève des cartables en 1994.et en 2001, un certain 20 avril, elle était au premier rang parmi des centaines de militants et autres sympathisants dans les manifestations pacifiques organisées dans sa commune pour la reconnaissance de tamazight langue nationale et officielle, une journée sanglante où la violence qui a duré plus de deux ans, avait fait 126 morts sur tout le territoire, dont un, du village de Guenzet, le nommé LYES YAKOUB âgé alors de13 ans,mort le mercredi 21 juin 2001 .
Elle fut, l’un des piliers du mouvement féminin de la région et faisant de tamazight un combat et un idéal à atteindre. Elle a jamais cessé son combat jusqu’à la reconnaissance de la langue tamazight comme langue nationale en 2002.elle décède loin de son village à Constantine en 2008.
L.OUALI aout 2014
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